L’avez-vous remarqué, nous sommes toujours en attente du résultat d’un acte, d’un événement, projetés vers l’avenir, les yeux rivés sur l’aboutissement, sur l’arrivée, en attente d’autre chose, de quelqu’un d’autre, de mieux, d’ailleurs…
J’escalade la montagne en ne songeant qu’à ce que je verrai au sommet…
Je me dépêche de lire le livre pour en savoir plus, pour connaître la suite, toujours plus avant… Je pose la question : « comment est-ce que çà se termine ?… ».
J’attends le train, je ne vis pas, je suis tendu vers l’arrivée du train, le cou tendu vers le tournant où il va apparaître… « Il arrive ? Il arrive ? », et bien sûr, une fois dans le train, je n’ai qu’une hâte : arriver !…
Au travail j’attends la pause, la fin de la journée, le week-end, les vacances, la retraite…
Quand j’aurai rencontré l’âme sœur…,
Quand les enfants seront grands,
Ah, si j’étais libre !,
Quand j’aurai de l’argent,
Quand j’aurai déménagé,
Quand j’habiterai à la campagne,
Quand j’aurai le temps…
ou alors, c’est :
Ah, si j’avais su !… Avant c’était mieux !… Ah, quand il ou elle était là !…
Et finalement je ne vis pas et les années passent. Le compte à rebours à commencé et je ne savoure toujours pas la vie précieuse qui m’est offerte à chaque seconde…, la douceur de l’air dans mes poumons, sur mon visage…, les yeux de l’inconnu (e) qui me croise…, la colline si vivante devant moi…, la danse des nuages…, un après-midi de repos…, la chaleur de ma couverture…, un toit sur ma tête…, les clins d’œil du soleil…, le Divin en moi…
Hier en faisant le ménage, j’ai pris conscience pour la première fois que j’aimais faire le ménage ! Et chaque acte est devenu un véritable plaisir : laver les vitres, jeter de vieux journaux, de vieux livres, faire le vide…
Chaque geste de notre vie est / peut / doit devenir bonheur, chaque instant, chaque seconde (ou presque !), ne serait-ce que respirer…
(L’Ame et le Cœur)